Pablo, et la poule-au-pot

En arrivant à la Commanderie ce vendredi, et en attendant la signature de Chancel Mbamba, Pablo Longoria a le sourire, et chantonne du Léo Ferré: « L’été, comme un enfant, s’est installé sur mon dos, et c’est très lourd à porter un enfant tout un été sans cigale, avec des hiboux ensoleillés… Comme les enfants du mois de mai, qui reviendront à l’automne, après l’été de mille…sept…cent…quatre…vingt…neuf.. .Ça ira, ça ira…. »

Il y a bien eu révolution! Et si la tête de l’équipe a finalement été coupée autant qu’elle s’est barrée toute seule, on peut noter que les effluves d’euphorie nées du printemps olympien ont vite été dissipées par le mistral de ce bouleversement.

La nature a horreur du vide, et Tudor a vite remplacé Sampaoli. Mais la réactivité du président marseillais n’a pas empeché l’accouchement de doutes sur sa personne, ses compétences, et les ambitions du projet dont il porte l’étendard. Il s’est mis en première ligne, tel un étudiant chinois protégeant seul la place Tian an men, devant les chars des réseaux sociaux. « Faut pas jouer les riches, quand on n’a pas le sou! » Merci Jacques, de ce côté nous sommes parfaits, il n’y a vraiment que dalle à reprocher.

Cela me fait penser à cette brève lue hier matin sur le gros Newcastle qui peinerait à concrétiser ses transferts du fait de la gourmandise des clubs et des joueurs ciblés; chacun demandant d’obtenir le plus gros salaire de l’effectif. Pour ce qui nous concerne, du moins maintenant, on s’évite les problèmes de riche, chacun sa merde ! Deux joueurs libres et expérimentés, et le transfert d’un jeune et prometteur défenseur, qui découvrait avec sa grande tétine et son doudou la ligue 2 il y a quelques mois à peine.  » Nous, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées! » A voir si cela nous mène Giscard de finale d’une prochaine ligue des champions

Sur le papier, nous sommes au moins en phase avec le foot, tel qu’il est en train d’évoluer. Des recrues libres, qui renforcent l’effectif, et des prospects, des espoirs, sur lesquels nous investissons dans le but, un jour-peut-etre-sait-on-jamais-sur-un-malentendu, de bien vendre un joueur.

C’est d’ailleurs l’une des principales différences qui opposent Pablo à son prédécesseur: quand le premier semble vivre en harmonie avec son époque, l’autre ne paraissait en phase avec rien, ni personne, sinon notre mépris. Reste que cette mode des joueurs libres est frustrante pour le supporter-comptable que nous sommes devenus ! Si nous ne pouvons plus commenter les tarifs, il ne nous reste plus qu’à commenter le sportif…Et nous ne sommes plus habitués !

Mais qui es tu, Pablo Longoria?

• Es-tu à F.M.C. ce que Jean Marc est à Jeff Panacloc?
• Un bon communiquant?
• Un Rastignac venu à Marseille pour boucler la boucle, quand on considère qu’Adolf Thiers a servi de modèle à Balzac pour l’écriture de son illustre personnage?
• L’homme qui, à partir de rien, a construit une équipe compétitive à coups de paris, de prêts, et de crédits?
• Le prophète d’une nouvelle religion devenue majoritaire, à laquelle il faut nécessairement croire sous peine d’être excommunié de sa condition de supporter?
• Un directeur sportif ultra compétent qui, progressivement , adapte à sa taille les mesures de son costume presidentiel? Puisque personne ne naît president de l’OM de toutes façons, et que l’existence précède l’essence.
• Un passionné de football qui travaille, avec les moyens dont il dispose, à redonner de la fierté et des resultats au plus passionnant des clubs de foot?
• Un peu toussa, toussa?

Lorsque nous reparlerons de cette période, dans quelques années, nous pourrons dire qu’à défaut de la poule aux œufs d’or, il y avait Pablo et de la poule-au-pot. Un plat que le bon roi Henri IV voulait democratiser pour que le peuple, enfin, soit rassasié… Mais comme on le chantait du temps de la révolution: « Enfin la poule-au-pot va être de mise, on peut du moins le présumer, car depuis deux cents ans qu’elle nous ai promise, on n’a cessé de la plumer! »

Bon appétit bien sûr. Et Pablo, heureuse fin de mercato… Tout en contemplant la chute des Girondins, nous attendons de retrouver les sommets, tel des ambitieux Montagnards. Le jour de gloire doit arriver: »Aux armes! »