La Chute

Être Roi De Ses Humeurs (vol.5)

L’Exil et le Royaume

J’éteins la télé. J’éteins le téléphone, et je rejoins enfin la chambre, en essayant de ne réveiller personne. Ni l’enfant que j’ai couché à 20h59, après lui avoir raconté l’histoire inventée des 11 guerriers qui allaient conquérir le royaume de France, ni Madame qui a démissionné ce soir à essayer de me redonner le sourire. A l’impossible nul n’est tenu, dit-on. Minuit quinze, et j’ai envie de hurler. Hurler. Je sais que le réveil sonnera dans 3 heures trente, mais les yeux sont grands ouverts et l’esprit ressasse le spectacle affligeant qui s’est offert à mes yeux. Qu’est ce que je vais écrire demain. J’avais prévu de proposer à mes camarades des fausses notes sur le thème de « l’aprés-ski et tartiflette », mais les lardons me restent en travers de la gorge, et je n’ai plus envie de jouer. Une anal. à froid? Ce serait une anal. à sec, et je n’ai pas le talent de Dark pour ça. Et je n’ai que des insultes qui me viennent à l’esprit. Au moins, pendant que je pense au blog, je pense moins à Balerdi, et le sommeil vient doucement recouvrir mon amertume. Mais le réveil reste douloureux. Je suis comme Gainsbourg dans « Premier Symptôme « : J’avais pris peu à peu la tronche d’un boxeur ». Comme toujours, quand mon monde tourne de travers, la musique me sert de béquille, et j’arrive à rester debout et à marcher droit. Pendant que j’écoute, au moins je ne pense pas à panser. Je devrai être habitué, pourtant. Je devrai savoir qu’il n’y a pas d’amour heureux avec l’OM, et ne plus souffrir de cette honte et de cette colère. La liste des désillusions est longue pourtant, en Coupe de France et ailleurs. Mais rien n’y fait: je suis incorrigible, et c’est plus fort que moi. Je suis ici et je suis ailleurs. Merci au passant de m’avoir fait remarqué que m’a voiture avançait après que j’en sois sorti. Le frein à main, c’est bien. J’ouvre le rideau du magasin. Première cliente qui s’adresse à l’un de ses amis:  » Viens, je veux voir la Une de l’équipe pour voir ce qu’ils disent de la défaite de Marseille, ah ah ». Je répond sèchement: « Je ne l’ai pas encore reçu !!!! » Et je pense très fort « Connasse!!!! » Pas facile tous les jours de vivre en terre hostile. Un gars à côté m’interpelle:  » Il n’y a pas assez de chansons qui parlent de poulet! » Hein??? Mais qu’est ce qu’il dit, putain! De quoi, il me parle? Il est 6h, et ils sont tous cons. Heureusement, la musique m’emporte. La musique, me prend avec elle, et me prend dans ses bras. La musique, qui me rechauffe la tripe et qui pleure avec moi. Radiohead passe, depuis ma clé Usb. Paranoid Android. J’écoute… « Please could you stop the noise, i m trying to get some rest, From all the unborn CHICKEN voices in my head? » Bon, cela en fait déjà une…

Le Mythe de Sisyphe

 » Et je vis Sisyphos subissant de grandes douleurs et poussant un immense rocher avec ses deux mains. Et il s’efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu’au faîte d’une montagne. Et quand il était près d’atteindre ce faîte, alors la force lui manquait, et l’immense rocher roulait jusqu’au bas. Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s’élevait au dessus de sa tête ». Homère, L’odyssée.

-Que peut-il y avoir de pire?

-Le regarder, vous répondrai-je

Il faut imaginer Sisyphe heureux. Il faut imaginer Sisyphe heureux de redescendre, et de pouvoir contempler toutes les merveilles de la nature. Il faut imaginer Sisyphe heureux, mais il est des jours où nous manquons cruellement d’imagination.

L’Étranger

Aujourd’hui, l’OM est mort. Ou peut être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un telegramme de l’asile: « Club décédé. Enterrement demain. Sentiments distingués.  » Cela ne veut rien dire. C’était peut-etre hier.

L’OM est mort, mais l’OM renaîtra demain. L’OM est immortel, et ma passion avec. L’OM est comme un lendemain qui déchante, et demain ne meurt jamais. Ou un autre jour. Qu’importe les grands Bond en arrière, et les chroniques de l’absurde ! Qu’importe la victoire contre Paris si c’est pour perdre quinze jours plus tard ! Qu’importe la tristesse infinie si c’est pour être ivre au soir d’une dernière journée ! Qu’importe de se qualifier pour une coupe d’Europe si c’est pour être éliminé 3 mois plus tard ! Qu’importe ce qu’il faut de sanglots pour payer un frisson ! Cette journée, comme tant d’autres avant elle, n’est qu’une trêve entre deux victoires. Et les prochaines victoires ne seront qu’une trêve entre deux défaites. C’est absurde d’être éliminé chez soi par le 10* de ligue deux. Absurde d’égaliser par hasard à la dernière seconde, pour perdre finalement aux penalty. Absurde de croire que nous allions faire le doublé à la moitié de la compétition. Absurde de voir Sanchez raté un penalty qui comptait pour réussir un tir au but qui n’apportera rien ! Absurde d’espérer un rebond à Rennes, et absurde de savoir que je serai pourtant remplit d’espoir devant ma télé. L’OM est beau. L’OM est beau comme toute absurdité.

Être roi de ses humeurs, c’est le privilège des grands animaux. « Il n’y a pas assez de chansons qui parlent de poulet. » C’est vrai. Mais il y a suffisamment de matchs que nous terminons comme les dindons de la farce.

Allez l’OM, quand même.

Par Stef357 et L’Orange

5 commentaires sur « La Chute »

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