Le Billet de Mai 2023
Evanston, Illinois.
Une banlieue terne au pays où les banlieues n’existent pas vraiment, une contrée perdue, anonyme, où naître ne garantit rien sauf la messe dominicale, le Bill’s Drive-In , et le match de base-ball U10 en famille – Go, Brian, go holy shit !
Et pourtant, c’est dans cette modeste bourgade que trois destins hors norme virent le jour ; trois destins si dissemblables et pourtant rapprochés pas l’exigüité du lieu.
Je vous les jette en vrac et en pâture : Donald Rumsfeld, Bill Murray, Eddie Vedder. Soit l’une des plus belles ordures du temps présent, sans doute l’acteur le plus génial de son époque, et le song-writer dominant des dernières décennies – rien de moins.
Rumsfeld, c’est un top 3 dans l’Administration Bush-fils, et aussi l’Aspartam, l’Irak, Monsanto, Pfizer. Chapeau bas. Du bon gros fils de garce premier choix, avec son copinou Dick, comme superbement mis en scène dans l’excellent Vice d’Adam McKay. Ou comment on a pu regarder la Skyline de Chicago, depuis une plage pourrie, comme une inaccessible étoile, dans un sub-urb de merde, et finir à la tête du monde, pour changer le cours de l’Histoire.
Murray, l’homme qu’on rêverait tous de fréquenter ; génial dans Ghostbusters, génial dans Groundhog Day, génial dans Lost in Translation. Une approche de son job tout en retenue et en humilité, sans doutes nourries par des années de burgers bon marché, la mauvaise peau en bonus, et comme le glissait Lecter dans l’avion de son échappatoire : « les cicatrices nous rappellent que le passé n’était pas un rêve »…
Vedder, enfin, la voix rauque de mon adolescence, le baryton de mon prime-time, quand les bombers et les po-go existaient encore, un créateur splendide, quasi autistique, martyrisé par une enfance tordue, à l’américaine. Un destin de white-trash-boy, un Eminem du grunge, qui forgea son parcours artistique à grands coups de vers sublimes, comme réponses aux probables violences familiales :
Are you woman enough to be my man ?

Bref, trois figures improbablement issues du néant de la civilisation… et qu’en apprend-on mes amis, qu’en apprend-on ?
Que, même en étant imbécile heureux né quelque part, sur les trottoirs de Manille ou d’Alger, même si on ne choisit ni sa famille, ni son PIB, ni son accès à l’information, l’on peut devenir le champion de sa propre destinée.
Et c’est ce pourquoi je vous prédis que l’OM le sera.
« Credits » :
Vedder Vador
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Tu m’as définitivement convaincu: je n’appellerai pas mon enfant Donald ☝
Ni Dick, d’ailleurs
( excellent le « Vice ». Et Rumsfield à l’intérieur est brillant comme une magnifique merde de cynisme)
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Merci Anakin !
Entre Yield, mon album préféré de Pearl Jam et Un jour sans fin, tu flattes ma sensibilité 🥰
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Le champion de sa propre destinée 😍😍😍
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Y’en a qui ont la chance de naître à Mulhouse et on en fait pas tout un plat…😉
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14/20
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