Mon 26/05/93. Mémoires de supporters.

Leminotquiaimeleschevaux :

Mon 26 mai commença un 25 mai. 24 mois après la désillusion de Bari, 5 de mes amis membres du CU et moi même décidâmes de retourner supporter l’Olympique pour une finale européenne. Je dois avouer qu’en 91, nous n’imaginions pas une seule seconde que l’OM pouvait dans un laps aussi court, briguer de nouveau le titre européen suprême. Nous nous rejoignimes, vers les 22h à la gare St Charles afin de monter dans les trains spécialement affrétés pour le déplacement de Munich . Un de mes potes de l’époque était proche du Massilia sound system. C’est donc avec une partie du groupe que nous fîmes le trajet Marseille Munich. Durant les 11 heures que dura le trajet, il n’y eût pas que de l’eau et pas que du tabac.

Nous arrivâmes à Munich vers 11 heures. Notre petit groupe décida de faire un tour de la ville et de déguster la célèbre choucroute Allemande, accompagnée de la non moins célèbre bière Bavaroise. Que voulez-vous, je ne peux me rendre à l’étranger sans goûter les plats et alcool locaux. Entre les différents groupes Marseillais et Milanais L’ambiance fut très bonne enfant. Aux alentours de 17h nous décidâmes de nous diriger vers le stade Olympique, tout se passa dans le meilleur des mondes . Nous entrames dans le stade sans aucune difficulté. Il n y a pas à dire, les allemands ont toujours su organiser, c’est plus fort qu’eux. En tant qu’ultra, nous étions placés dans l’espace réservé habituellement aux supporters des équipes adverses du Bayern.

Le match débuta, nous tremblames sur les occasions ratées de Massaro. Alors que le chant « Hissez haut les drapeaux », raisonnait dans le stade et que la mi-temps approchait, l’arbitre siffla un corner injustifié. La suite de l’action vous la connaissez tous, je ne vous ferai pas l’offense de vous la raconter. Les secondes qui suivirent durent indescriptibles. Nous nous jetions dans les bras de personnes que nous ne connaissions pas Certains pleuraient, criaient, hurlaient. La mi-temps fut sifflée, faisant retomber l’ambiance, en nous ramenant à la dure réalité qu’un match a deux mi-temps.
Le match repris. A chaque occasion milanaise, nous frissonnions. A l’entrée de Jean Pierre Papin, nous invoquions tous les Dieux possibles afin que le petit Chti, que nous avions idolâtré ne devienne l’objet de notre courroux. Après quelques minutes supplémentaires, l’arbitre décida de mettre fin à nos angoisses en sifflant la fin de la partie, faisant entrer joueur, spectateurs, dirigeants dans une transe que seuls peuvent créer les exploits sportifs. Il n y avait plus qu’un cœur qui battait à l’unisson, tout était oublié, tout n’était que joie, nous étions dans un moment unique, entre le rêve et la réalité. Nous eûmes le plus grand mal à quitter les lieux qui venaient de sanctifier à tout jamais un groupe de joueurs Olympiens. Nous rejoignimes notre train, après avoir maintes fois refait le match, avoir somnolé ,cauchemarder que le 26 mai n’existait pas, nous arrivâmes à Saint Charles, il était le 27 mai 1993 .

L’orange :

Mélancolie du temps qui passe. On ne sait jamais ce que le passé nous réserve, et le futur ne reviendra pas. L’OM supernova. Il y a 30 ans, sur le toit. Il y a 30 ans, comme une explosion, une fois. Il était une joie, et nous on crève à rester là.

Un autre temps, une autre époque. Epoque collège. Epoque collage à gauche. Epoque où je faisais l âne au fond de la classe avec mon pote le radiateur. Meneur des retardataires qui n’allaient en cours qu’avec un 4 couleurs. Epoque 8-6. Epoque des clopes menthol de nos mères qu’on faisait tourner, assis sur nos scooters. Epoque BWs, époque boosters. Époque où l’on volait dans les airs, et les supermarchés. Époque où les morts étaient encore vivants. Est ce qu’on attend encore du monde, maman? Il y a plus de gens que de chaises, mais on s’en fout. Fout. On va rester debout, cette fois ci. Hors de question de se retrouver la gueule par terre, comme à Bari.

Munich sa mère ! Que c’est beau, une famille qui hurle comme un seul OM. Que c’est Boli !
On se prend dans les bras. On sait
qu’il reste une mi temps, mais on s’embrasse quand même. Et puis on a raison ! Rien ne pourra nous arriver. » Qui reveut du gâteau? » C’est la mi temps. Prenez un ticket, tout le monde veut pisser.
-Ça va aller !
-Ça va aller !
-Oui, on va tenir, ça va aller !
-Faut pas qu’ils fassent rentrer JPP !
-Ça va aller !
Papin finit par entrer. « Qui reveut du gâteau? » Eric Di Meco ? Tu reprendras bien plusieurs parts de JPP?
Putain c’est long. Arretes de me pousser papi!
Il siffle quand ce con d’arbitre? Et il siffle maintenant. Ils l’ont fait ! Ils l’ont fait ! Exultation ! Exaltation ! C’est la maison parkinson. Tout tremble, et Freddy Mercury retentit: we are the champions. Et nous n’avons jamais volé aussi près du soleil, jusqu’à lui carresser les cheveux, comme un enfant. Jusqu’à le brandir, entre les mains de Didier Deschamps. Plus grand, plus fort, plus beau, un nouveau jour se lève. Merci monsieur Tapie de nous avoir emmené au bout de vos rêves.
La soirée se prolonge encore, jusqu’à la réception de Paris, trois jours plus tard. Un nouveau but pour marquer l’Histoire. Nous sommes hilare. Nous sommes les rois, puis vint la fève. Nous sommes le soir, puis vient l’été et la sécheresse, comme vint un jour qui nous achève !

Bonjour tristesse ! Et tu ouvres tes ailes. Et tu t’envoles. Et je voudrais te suivre, mais je pèse des tonnes. Alors tu ouvres le parachute, et tu regardes tes amis d’enfance, les oiseaux, passer en souriant dans le ciel. On commemore la foudre, mais qu’il est loin aujourd’hui le soleil ! Il ne reste plus que des torticolis, à garder la tête levée. Les rêves poussent sous la pluie quand la dernière larme fait déborder la rigole. Et on ne rit plus beaucoup. Ou alors il y a longtemps. Ou il ne sentait pas bon. Mais je ne veux pas oublier, ni laisser béton. Elle est morte depuis longtemps la grande équipe au talent. Il ne reste plus que notre rage qui demain nous tiendra debout. Momies raidis par le froid, avec juste la force de pleurer sous cette putain de pluie. Où naissent les putains de rêves !

Et l’on entend encore résonner la clameur de la foule. Les beaux mouvements d’ensemble. Les applaudissements du stade. La ferveur d’une nation. L’OM est beau, quand chantent les oiseaux. L’OM est beau ! Quoi qu’il arrive, quoi qu’il advienne, désormais. Je t’ai dans la peau ! Depuis le premier jour, jusqu’à la fin des mondes. Danse mon âme, mon amnésie. Chanter des airs, des hérésies. Choisir son arme, son harmonie. Jamais freiner sa frénésie. Mon club adoré, je t’ai dans la peau…ma poésie !

BOC :

26 Mai 93, il est 8h j’ai révisé une bonne partie de la nuit, j’ai un exam hyper important demain. J’ai 24 ans et je glande tranquillou à la fac. 9h mes parents sont partis.
Hop je me lève la pression commence à monter en douceur.
9h30 ma copine arrive , on doit prendre un studio et on ne gagne pas assez, mon père nous aidera si j’ai un bon résultat demain. Elle voit que je commence à être nerveux mais se trompe sur la raison, la pauvre. Hop un petit tour au lit pour faire retomber cette pression négative.
12h je sors acheté l’équipe er là en voyant le titre elle comprend, commence à râler bref je lui dis de me foutre la paix aujourd’hui, que je suis prêt pour le lendemain et que l’OM est très important pour moi.
Elle se casse furieuse.
L’aprèm se passe en douceur j’essaye désespérément de me concentrer sur mes cours.
19h la famille rentre, ma mère s’inquiète de me voir nerveux, mon père se moque d’elle car lui à tout deviné, le match occupe toutes mes pensées.
La suite c’est ce match je suis tellement tendu que finalement je ne l’ai pas savouré à sa juste valeur, le but de Boli, les arrêts de Barthez, tout cela c’est déroulé dans une sorte de brouillard, dont je ne sors qu’à la remise de la coupe.
C’est étrange comme je me souviens de tous les détails de la journée et quasiment pas du match.
Dur de s’endormir avec les klaxons, impossible de sortir fêter, une partie de ma vie se jouait le lendemain.
Au fait j’ai eu mon exam avec mention.

Cirillaodomassillia :

26 mai 1993…
Rapide flashback sur cette campagne européenne olympienne.
Après ma haine van langenhovienne de 1990, après mes pleurs et ma frustration slave de 1991, après ma honte et ma douche froide tchèque de 1992, je me dis que je n’attend plus rien de mon OM. D’autant que Nanard vient de se séparer des 3 tauliers de l’équipe (mon idole de toujours JPP, l’artiste Magic Chris et l’armoire Mozer)…
Malgré des 16eme et 8eme de finale passés sans problème, je ne reconnais pas mon OM… Mon OM glamour, technique et offensif…
Dans un groupe pour le moins abordable, Glasgow représente la seule formation qui pourrait nous jouer un mauvais tour. Du haut de mes 20ans et comme par superstition, j’assiste aux 3 victoires et aux 3 nuls en matchs de poule, seul et enfermé dans ma chambre, un rituel…
Nous voilà en finale contre le Milan AC, le grand Milan AC, l’énorme Milan AC, l’ogre Milan AC… Quelques jours avant, je reçois une invitation apero-repas-match de mon beau frère qui se scandalise de me voir mater le match SEUL. Pfffff j’ai beau lui dire que c’est un choix, que grâce à ça, L’OM sera champion d’Europe, rien y fait il insiste.
Par courtoisie et pour ne pas le vexer je finis par accepter avec un relent de culpabilité pour avoir entraîné mon club vers la défaite.
Mais l’ohème, certes limité techniquement mais en mode rouleau compresseur, fait front aux attaques des génies Van Basten, Rijkaard, Massaro, Donadoni, Albertini puis JPP, avec une tranquillité déconcertante à l’image de Barthez de 18 mois mon aîné.
Nous arrivons à un chouya de la mi-temps, je me dis « c’est tellement beau d’arriver à 0 à 0 à la pause contre ce géant, il faut tenir ». Fabulous fab a fait des miracles et de l’autre côté du terrain Boksic entretient un semblant de pression.
L’arbitre accorde un corner imaginaire à l’OM « au moins le ballon est dans leur camp, et l’arbitre tardera pas de siffler après ».
On connaît la suite…
Ce but ne me donne même pas une soupçon de confiance « il ne fera que nous donner un peu plus de répit et retarder l’echeance »…
L’échauffourée de Papin avec Barthez puis Dimec’… « Putain JPP, ce sont tes potes en face !!! »
Puis une papinade avec cette reprise en extension du bout du pied… « Merde jean-pierre, ne nous fais pas ça, pas à ta famille !!! »
Puis le coup de sifflet final, une joie immense, l’euphorie, une envie de pleurer « on l’a fait, putain on est champions d’Europe !!! »
Je regarde les larmes aux yeux, goethals le prête nom de Tapie sur le banc de touche, essayer de courir sur le terrain, sa mèche de côté et d’un pas hésitant.
La gorge serré, totalement crispé, il faut que j’aille dehors prendre l’air…
Un klaxon,… puis 2, 3, 10… ma ville devient un concerto en 5mn… Des feux d’artifice, des pétards… Ma petite ville de 15 000 âmes est en effervescence, je ne suis qu’à 120km de Marseille…
Minuit puis 1h,… je dois aller me coucher car demain j’ai cours, la vie continue… Oui mais elle ne sera plus pareil…
Une équipe de besogneux a lavé l’affront des OM 90, 91 et 92 qui bien que constituées de stars et d’artistes n’avaient jamais atteint le graal…
A jamais les premiers, les seuls, les uniques…
Allez L’OM…

Lanceur d’alerte :

Quand je pense au 26 mai 1993, je pense toujours à deux choses. Je pense toujours en deux temps. Toujours.

En premier lieu, je pense bien évidemment à cette folle soirée passée seul devant ma télé.
Ouais, complètement seul…
Quand je vais au Vélodrome, je ne porte jamais rien qui rappelle l’OM en aucune manière.
Quand je regarde l’OM à la télé, surtout si c’est un match important, je regarde toujours tout seul.
Pourquoi ? Ben parce que sinon ça me porte l’oeil ! Voilà…
Comme deux ans plus tôt, quand tout le monde avait réussi à me convaincre de regarder le match de Bari en bonne compagnie.
« Ça craint rien, tu verras. On va les bouffer les Yougos…! »
Mon cul, oui ! Té, dans l’os et en mondiovision par dessus le marché !

Du coup là… Même madame s’était organisée pour ne pas déranger le débile profond du salon, le laissant éructer tout son soûl, à base de « hé tombe le ce con d’italien ! » ou encore « hooo ! tu vas te le foutre au cul ton sifflet !? » (y’a trente ans, j’étais moins poli… ou moins mesuré.)

Alors, une fois la victoire assurée, elle retrouva par terre, en boule sur le tapis du salon, un grand flandrin qui pleurait, incrédule. Incapable de réaliser, et de mettre dans la même phrase « OM » et « Champion d’Europe » sans reverser des larmes et renifler comme un porcelet. Qu’est-ce qu’on est moche quand on pleure !

Minuit. J’ai enfin pu faire l’apéro. Manger un bout. Profitant ainsi du dénouage express d’estomac. Et vite au lit ! Car demain…
… »Ils la ramènent au Stade et j’y serai ! »

La deuxième pensée qui est associée dans mon esprit à Munich 93, c’est davantage le parcours, que le paroxysme.
Un parcours où l’on partirai d’en bas, pour aller toucher les étoiles, et retourner en bas.

Minot, j’allais au stade quand je pouvais. Première fois, je m’incrustais au stade avec des amis de mes parents pour aller voir Paulo César et Jairzinho. Puis, dès que l’occasion se présentait, je trouvais une combine pour voir les Yazalde, Nogues, Trésor, Berdoll, Six… Puis, patatras. La descente.
Au lieu de me dégoûter, ce revers me motive. « C’est quand le club est vraiment dans le trou, qu’il a le plus besoin de ces supporters ! » Et là, c’est le vrai point de départ, la galère puis l’épopée des minots. On part d’en bas certes, mais on est là plus souvent possible, dans le virage nord, par tout les temps…
Deuxième étage de la fusée. L’arrivée de Tapie.Bon là… On s’abonne direct !
La suite de la reconquête se met en place, on roule sur le championnat. On accumule de l’expérience et des trophées. Jusqu’à Bari et le calice des pénos… Puis les départs de Papin, Mozer et Waddle… Le doute aurait pû s’installer. Mais…
Mais un petit bonhomme clope au bec et accent bruxellois plein la bouche est en train de marquer à vie mon regard sur le football. Il maintient au plus haut mes espérances dans mon club, et m’ouvre au quotidien les yeux sur l’un des aspects incontournables du football : la tactique.
Celle qui rend possible, l’impossible. Celle qui terrasse Goliath. Celle qui peut compenser les manques et faire douter l’adversaire.

Il nous guidera jusqu’au Graal.

Un fois l’apogée dépassée, la fusée redescend par étapes. D’abord doucement, avec de biens agréables paliers de décompression :
L’arrivée de la coupe au Vélodrome après une folle journée de célébrations et d’attente.
Le titre acquis face au psg trois jours plus tard, dans une ambiance incroyable.

Puis la fusée est rattrapée sèchement par la gravité :
L’affaire OM/VA prend toute son ampleur.
Privés de Coupe Intercontinentale.
Rétrogradation en deuxième division.
Le départ officieux de Tapie.
Le dépôt de bilan.
On frôle la Nationale 1.
Le départ officiel de Tapie…

La boucle est bouclée.
Deuxième Division. Coupe au grandes oreilles. Deuxième Division.

Only in Marseille, baby… :clin_d’œil:

SarrbatKahn :

Le 26 mai 1993, j’avais 27 ans.
Je soutenais l’OM depuis 9 ans déjà et avais suivi la victoire précédente contre les milanais en 91 et le fameux episode de la coupure d’électricité. J’avais suivi la finale contre Belgrade en 91… et la main de Vata avec Benfica en 90.
Nous avions sacrément l’habitude d’atteindre les sommets à cette époque avec des effectifs de ouf…on se savait craints et conquérants.
C’était jouissif et quel jeu !
On savait qu’on pouvait tout gagner.
Je me souviens étrangement plus très bien de cette finale finalement, depuis tout ce temps, pas même de ma joie, qui devrait être immense au coup de sifflet finale, sauf de cette minute spécial et ce but de basilou peu avant la mi temps, mais je crois me souvenir que j’y croyais vraiment, y compris avant le match car nous les avions déjà battu.
Le Milan de l’époque avait beau être considéré comme la meilleure équipe d’Europe, voire du monde, j’y croyais, car notre défense, c’était du très lourd, l’attaque …pareil, et il y avait Raymond la science.
Mais sincèrement, et paradoxalement, je préférais l’équipe de 91, surtout avec Waddle, Mozer et Papin (😉) et qui pour moi était encore meilleure.
La seule chose que je ne mesurais pas, c’est que 30 ans plus tard, aucune équipe française ne l’aurait pas gagné aussi… ni même nous !
Mais franchement, 30 ans plus tard, j’ai le triste sentiment qu’en plus d’être à jamais les premiers, ce sera surtout l’unique fois…

GuigslaMangouste :

Le 26/05/93 je n’ai pas encore fêté mon douzième anniversaire. Je suis un jeune collégien déjà amouraché de l’indomptable OM. Un collégien qui s’applique des heures durant à essayer de reproduire avec ses copains du quartier les dribbles chaloupés de son héros Magic Chris sur le béton en bas de son immeuble ou dans la cour de récréation de son bahut. Un collégien dont le cœur de supporter s’est une première fois brisé le 29/05/91 et qui ne veut plus jamais revivre ça.
Les chagrins d’amour de jeunesse sont des lames de fond qui vous entraînent vers les abysses et vous compriment la poitrine jusqu’à vous empêcher de respirer.
C’est ainsi que les limbes du temps figent à jamais les émotions adolescentes dans les souvenirs. C’est ainsi que je me rappelle avoir vécu cette folle journée d’espoir de rédemption européenne. En apnée. Le souffle court. Haletant.
Flashback. Une équipe olympienne étonnement détendue dans mon écran de télévision quelques heures avant de défier une nouvelle fois le grand Milan AC. Flashback. Mon oncle arrive à l’appartement de mes grands parents une bouteille de champagne à la main. Flashblack. Le coup d’envoi du match, les supporters qui chantent. Flashback. La tête à côté de Massaro. Flash back. L’arrêt de Fabien devant Van Basten. Flashback. Le corner d’Abedi. Le temps suspend son vol. La tête de Boli au-dessus de Rijkaard. Explosion simultanée dans le stade et dans mon salon. Flash Black. Les hors jeux s’accumulent, la pression s’intensifie, le combat fait rage aux quatre coins du terrain. Flashback. L’entrée en jeu de JPP. Apnée. Le coup de sifflet final. Respire. Flashback. Les larmes de Tapie, Goethals, Deschamps soulève la coupe aux grandes oreilles. Paf ! Le bruit de la bouteille de champagne de mon oncle. Ceux des klaxons qui retentissent dans la rue.
Flashback. De l’air. Mon cœur chavire, rien ne sera plus comme avant.

Pagisàl’apéro :

30 ans, punaise, déjà 30 ans, le 26 mai 1993, j’avais 14 ans, je me rappelle de ce jour, j’étais chez mes parents en Touraine ( j’habite toujours dans cette région d’ailleurs). Cours le matin et après midi club Dorothée avec emission spéciale au couleur de l’OM pour passer le temps jusqu’au soir. Puis soirée devant la télé, malheureusement loin de l’euphorie et de l’engouement des quartiers de Marseille. Ce jour là, la France est au couleur de l’OM, de notre OM. La tristesse et les larmes de Bari sont toujours dans ma mémoire et je ne souhaite pas revivre la même soirée de 1991.
Mes parents pas fan de sport me laisse regarder le match, c’est un mercredi soir et le lendemain, il faut retourner au bahut.
Je suis devant la télé avec ma maman qui je l’avoue aime suivre ce type d’événement et Rolland Garros (ah, les années 90 avec tous ces joueurs de talent et de différentes personnalités), bref revenons à nos moutons (eh oui, à époque ce n’était pas des chèvres :sourire_et_yeux_rieurs:). J’étais dans tous mes états avant le match, puis la tension à commencer à apparaître. Arrive la 44eme minute. Corner pour l’OM, but de la tête de notre Basilou et la joie dans la maison. Seconde période, le stress est de nouveau au rendez vous avant la délivrance et les larmes de joie cette fois ci.
Ma soirée continue devant la télé en regardant les scènes de joie à Munich, en France et surtout à Marseille. Je n’oublierai jamais ce jour. A jamais les premiers.

30 ans après, toujours et encore plus amoureux de l’OM.

Anakin :

26 mai 1993. Le 26, tout proche du zéro, est un numéro fétiche du joueur de roulette anglaise. Notre aventure olympienne, qui a 30 ans aujourd’hui, aurait pu ressembler à un spin de roulette : l’ogre Milanais, Barthez qui roupille dans le car, plus de Papin, plus de Waddle, le spectre lacrymal de Bari. Mon pote Tom (affectueusement appelé Tom-Tom, quoi qu’il conduise comme son ex) avait pleuré ce soir-là, il repleurera ce 26 mai 1993. Mais en mieux. C’était l’année de notre bac, on aurait fait une bringue quoi qu’il arrive, mais là… là… C’était il y a 30 ans, tout n’est pas précis et invocable : ce qu’il me reste comme trace indélébile, ce sont d’autres larmes. Celles du Boss, qui n’a pas fait semblant, comme il le dira lui-même en direct, et que je ne croyais pas capable de pleurer. Oui, au-delà de tout le décorum, des légendes, des histoires, des émotions, du jeu, du match, maintes fois revisité, ce qu’il me reste ce sont les larmes de Nanard.

Publié par guigslamangouste

Citoyen du monde, accroc depuis au moins 30 ans à l'OM. Ce club représente pour moi un concentré d'émotions irrationnelles. Un vecteur de rassemblement par delà toutes les origines, classes sociales ou frontières. Collectivement on va toujours plus loin que seul.

3 commentaires sur « Mon 26/05/93. Mémoires de supporters. »

  1. Bravo les gars, c’est vraiment cool vos témoignages. Ce 26 mai 1993 aura été une belle tranche de vie pour de nombreux supporters Marseillais. Une pensée aussi à ceux qui ne sont plus de ce monde et qui auraient aimé fêter les 30 ans du sacre.

    Aimé par 5 personnes

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