Quand Parry rencontre Salit

C’est une scène que nous avons tous vu. Cela se passe dans un restaurant, quelque part en Ile-de-France.

Au milieu d’hommes d’affaires, d’intermédiaires et d’élus de la République, un président d’un club de football du bassin parisien, que nous appellerons N., dejeune avec un membre de la brigade financière.

-Je gombrends pas, dit le président, gomment tu fais avec les chefs d’entreprise… Tu les fais payer, tu te lèves, et tu t’en vas?

-Bien sur!

-Gu’est ce gue tu leur dis?

-J’ai une réunion de bonne heure, le coiffeur, le squash…

-Tu ne fais pas de sguash!

Le président, tout en toisant son interlocuteur, prend un air indigné:

-Je suis vraiment soulagé de t’avoir embauché. Guand je pense gue j’aurai pu être la petite minette que tu plantes à 3heures du matin pour aller nettoyer ta cheminée… Et en plus tu n’as même pas de cheminée !

Il tape son poing sur la table.

Le policier continue de dévorer ses pâtes fraîches au foie gras, aux magrets, et aux truffes, puis il finit par s’etonner de cet emportement:

-Pourquoi tu t’enerves, il ne s’agit pas de toi… Tu m’as; je t’appartiens!

N. monte dans les tours:

-Au gontraire, tu es un affront ambulant à tous les hommes d’affaire ! Et je suis un homme d’affaire!

-Je n’ai enregistré aucune plainte, s’amuse le policier de la brigade financière.

Finalement, le flic sourit avec fierté:

-Même s’ils sont honnêtes, je trouve toujours de quoi les faire chanter…

-Gu’est ce gue t’en sais gu’ils sont honnêtes ?

-Comment ça qu’est ce que j’en sais? Je le sais…

-Parce gu’ils…

N. fait de grands gestes avec sa main.

-Oui, parce qu’ils….

Le policier imite la gestuelle du président. Et devant le regard fier et les dents blanches de N., il grimace:

-Nan, je le saurais s’ils truquaient les comptes!

-Parce gu’ils…

-Mais qu’est ce que tu racontes! Ils feindraient d’être honnêtes?

-Pourguoi, s’etonne le président d’un club de foot de la région d’Ile-de-France. Tous les hommes gue je connais font semblant de temps en temps.

-En tout cas jamais avec moi, tranche le policier, sur de lui.

-C’est vrai, c’est vrai se moque N. Tu es un policier…

Et il éclate de rire…

Puis il s’explique:

-Tous les policiers partent du principe gu’on ne peut pas les avoir. Et tous les businessman trichent, alors….

-Tu crois que je ne verrai pas qu’ils simulent?

-Non! lache N. comme une sentence.

-Laisse moi rigoler…

Alors, le président du club de la région parisienne sort son chéquier, et commence à le carresser comme s’il s’agissait d’un clitoris…

-hum…hum…oh…hum…oh oui

-Ca va bien, demande l’autre, interloqué.

N. continue, en frottant toujours son chéquier, et il sort sa carte extra méga gold qu’il colle contre son torse.

-hum…oh oui… oh mon dieu putain…oh oui c’est bon…

Les regards commencent à se poser sur eux. Le ministre de la santé, la secrétaire d’état aux comptes publics, juste derrière eux. Les PDG, les lobbyistes de l’industrie pharmaceutique, du tabac, de l’alcool…Tous les clients se tournent vers ce type en train de jouir.

Le policier ne sait pas où se cacher, pendant que N. continue et, de plus en plus rapide, monte dans les aiguës; puis il bascule la tête, sans lâcher le chéquier:

-Oui…oui! Oui ! OUI ! OUUUIIIIIIII!!!!!!!!

Pour terminer sur un petit soupir, enfin, qui s’évanouit dans son assiette: ouiiiii…

Puis, souriant et fier, il reprend sa fourchette comme si de rien n’était, et se remet à manger son homard grillé qui baigne dans le champomy…

Un couplé de retraité, assis à côté, interpelle le premier serveur qui passe:

-Servez moi la même chose que lui, ordonne, envieux, Jean Michel Aulas…

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