You can’t stop me now

Le temps suspendu. Un instant caressé par la grâce, et le monde s’arrête. La Terre ne tourne plus. Le cœur se repose, et les pieds, soudain, semblent s’éloigner du plancher et défier les lois de la gravité. L’extase est en flottement. Un instant de légèreté qui emporte les âmes et les corps dans une danse en lévitation, et qui brise les chaînes. Pour quelques secondes, notre pouvoir ne connaît plus de borne. Ce qui est parfait œuvre, pour une fois, à l’état de mouvement, et nous devenons un élément aussi puissant que le feu ou l’eau. Personne alors ne peut plus nous arrêter.

Le temps suspendu, et les ailes déployées, bien entendu. Un seul geste et l’on s’envole. Un seul geste, à l’exécution impeccable, qui nous amène à la lumière et étend notre ombre sur le sol; nous irons croquer le soleil! Nous irons valser dans les airs et crier notre joie et notre ivresse! Nous irons affranchir le monde et balancer des sourires comme des bombes ! La force est libre. L’éternité est dans notre paume, et le bonheur en équilibre. Personne alors ne peut plus nous arrêter.

Le temps suspendu. Une action anodine qui part d’une relance courte de Pau Lopez, et remonte le terrain jusqu’à Payet. Après un contre, Luis Suarez met son corps en opposition pour récupérer la balle et lancer Clauss comme on lance une comète, qui s’apprête à nous passer au travers de la tête. En face, Valery ressemble plus à François qu’à Paul. Il recule sans gêner la progression de notre piston, qui repique vers le centre. Clauss pourrait lui marcher dessus, mais il enchaine: passement de jambe, accélération, grosse frappe du gauche. C’est le moment d’exultation. Le ballon embrasse le poteau, puis le filet avec passion. Nous venons d’ouvrir le score de belle manière. Personne alors ne peut plus nous arrêter.

Le temps suspendu. Un instant traversé par la grâce, et les êtres s’élèvent. Un pansement se pose sur nos plaies. Il n’existe plus de verrue ni de mélancolie. Il n’existe plus de solitude. Pour quelques secondes, parfois quelques heures, un orchestre pénètre dans nos cœurs pour y jouer les plus jolies mélodies, et repeindre notre stade et nos maisons des plus belles couleurs. Nous sommes debouts, et tellement fiers. Unis par ce vertige, cette transe, ce velouté de voluptés, nous sommes simplement heureux, ensemble, sur la même planète. Personne alors ne peut plus nous arrêter!

4 commentaires sur « You can’t stop me now »

  1. Salut mon pote,
    C est seulement maintenant que je viens de faire le rapprochement avec le forum… mieux vaut tard que jamais🤣
    Heureux que tu ais apprécié ce petit billet😘

    J’aime

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