Cher Igor Tudor,
Je m’adresse à vous aujourd’hui, un peu comme un enfant qui préparerait sa liste de vœux destinée au père Noël. Incongru certes, mais ça a au moins le mérite de me rajeunir.
En effet, vous êtes arrivé chez nous sous les sifflets, ceux réservés à l’imposteur qui vient enfiler les pantoufles du mari éconduit. Puis, résultats faisant, vous avez pris l’habit du demi-dieu de l’Olympe. Regard sombre, stature de colosse, ne souriant que lorsqu’il se brûle. Et, après quelques éclats de joie et autres accolades « gaillardes », certains vous perçoivent désormais comme le gentil bonhomme qui porte barbe et bonnet, symbole d’une parenthèse heureuse où la joie et les cadeaux inespérés permettent à tous d’oublier un récent passé plus eyrauhique qu’héroïque.
Sachant que vous êtes un homme de conviction qui trace sa route, et par extension une forte tête susceptible de bourriner, j’aimerais quand même que mes cadeaux arrivent (c’est la base), et si possible pas tout cabossés (parce que tassés dans la cheminée à coup de crampons). Cela permettrait que l’on puisse s’en servir longtemps, voir même les transmettre à la descendance.
Mais quels sont ces cadeaux tant désirés, me direz-vous ? Ou alors, koji su to toliko zeljeni darovi ? Comme on le dit à Split…
La gamme disponible est connue, le choix est plus compliqué. Un titre de champion, ce serait le nirvana. Une coupe de France serait fort appréciée, bien évidemment. Une qualification en Champions League apparaît comme un minimum au regard du parcours récent du club. Mais également, et peut être surtout, une identité de jeu qui puisse trouver une pérennité dans le club au cours des saisons à venir… Le genre de cadeau qu’on apprécie sur la durée.
Dans le calendrier olympien, Noël a commencé depuis quelques semaines. Au travers de différentes victoires qui ont propulsé l’équipe aux sommets du classement, au travers d’un huitième de finale de coupe de France qui restera dans les mémoires. Mais un Noël bleu et blanc pourrait bien prendre encore plus d’épaisseur en ce dimanche de classico au Vélodrome. Et là…
Et là, et bien autant je sais ce que je voudrais, je vous l’ai exposé, autant je sais ce que je ne voudrais pas, ou plus.
Composition avec morceaux de titularisations farfelues à l’intérieur, non merci. Je me passerai volontiers d’une entame avec Vitinha ou Ounahi titulaires, d’un « Payet surprise » à relancer, ou je ne sais quelle autre fantaisie apéritive à base de « mais où il veut en venir exactement ? », dès l’annonce de la composition d’équipe.
Je passe également mon tour pour la fameuse prise de conscience de deuxième mi-temps. Même un Qsg malade ne nous laissera pas l’opportunité d’un second départ. La première option doit être la bonne. L’analyse de l’adversaire devra être paufinée dans la semaine et non depuis le banc, en cours de route. Évitons la première période en mousse, sous peine d’un pan-pan cul-cul rapide et dou-douloureux.
Le pressing par phase, ciblé sur les rampes de lancement, pleinement collectif, judicieux parce qu’il a réellement une chance d’aboutir à quelque chose, je prends. Le désordonné, systématique, qui laisse cinquante mètres dans le dos des pistons… Comment dire ? J’ai déjà eu. Je suis pas fan. Désolé.
Balerdi dans l’axe, pas fan non plus bizarrement.
Balerdi sur le côté de Mbappé…? Euh… Ben… Voilà, quoi.
Remember l’apport de Malinovski et Guendouzi à Toulouse… Ça je prends.
Enfin. Si vous voulez vraiment laisser quelque chose dans ma mémoire, mais surtout dans celle du club. Quelque chose qui permette de préparer au mieux les Noëls à venir, faîtes moi plaisir, appuyez vous aussi de temps en temps sur la capacité de vos joueurs à tenir le ballon, molim ! (tout le monde l’a le « s’il vous plaît » en croate ?)
Entre pressing sur-intensif et guerre de tranchées à vingt mètres de nos buts, il existe une voie pour gérer des passages entre temps forts et temps faibles, vous le savez bien. La qualité technique existe dans ce groupe pour le faire, et donner ainsi une alternative pour gérer la pression quand c’est nécessaire. Mais également pour gérer les transitions rapides du camp d’en face en le sevrant de ballons et de rythme. Subir une furia de tout les instants, ils n’aiment pas. Mais Turpin sera là pour valider leurs simulations. Par contre, courir après un ballon, ils détestent. Et aucun arbitre ne peut le faire à leur place.
Une sorte de plan B qui permet de souffler, de dérouter l’adversaire ou de reposer les bases du plan A. Jürgen Klopp, si tu nous lis…
Vous n’êtes pas un demi-dieu, ni le père Noël, et vous n’êtes pas un imposteur. Nous sommes d’accord là dessus.
Il vous reste, il nous reste des marches à franchir pour le très haut niveau. Gageons que cela passera souvent par la prise de recul, la remise en question, l’évolution.
« Une des principales qualités d’un entraîneur, c’est la flexibilité. Çela signifie ne pas tomber amoureux de ses propres idées. Personnellement je ne cède jamais sur mes idées. Et je ne le vois pas comme une qualité, mais comme un défaut. » Dixit Marcelo Bielsa.
N’oubliez pas mon petit soulier.
ALLEZ L’OM !!!
Je ne sais pas si Jurgen Kopp nous lit, mais je t ai lu en fumant une clope. Ca se vaut presque😁
Pour le reste, une lettre au père Noël si bien écrite, tant sur la forme que sur le fond, qu’à peine arriver à la fin je m’empresse de la reprendre depuis le début.🎩 Šešir !
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C’est Noël au printemps (ou presque) ? Y’a plus de saison ma pauvre dame….sinon sur le fond nous sommes en accord toi et moi…😉
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Peu importe la manière.
Mais sans elle, peut-on y arriver ?
Vous avez 90 minutes.
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En espérant que cela ne sente pas le sapin dimanche vers 23 h , bises
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Je te préviens il ne lit pas nos lettres, je lui ai écrit avant Clermont et bien nada ….
Moi je l’ai lu en tout cas avec beaucoup de plaisir.
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Igor pas savoir lire…
Igor lire dans entrailles de porcs et de veaux…
Toi savoir cuisiner pour communiquer avec Igor ???
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