Gros Deg’Aulas

Zavez pas vu mirza? Moins connu sous le nom de John Textor. C ‘est une copine à moi qui m’a dit que tu t’appelais Johnny ! Ça fait un moment que je te suis, Johnny! Hé tu viens chez moi? Ou alors on va chez toi chercher le pognon? Oh dis moi oui…Chou…

La première fois qu’il m a demandé de reporter le paiement, il m’a dit, l’air désolé: « je ne ferai pas d’mal à une mouche! » Il m’énervait, je l’ai giflé, et j’ai grincé d’un air farouche:  » Fais moi mal Johnny Johnny Johnny, je n’suis pas une mouche, zoom! Fais moi mal, Johnny Johnny Johnny, moi j’aime l’argent qui fait boum! »

Voilà où j’en suis. Le crepuscuscule d’une idole, même si je n’ai jamais été une idole qu’entre le Rhône et la Saône. Ainsi que dans les bureaux de la ligue et de la direction de l’arbitrage. « Je fais parti du Comex moi !!! » Je ne connais pas la honte mais la honte me connaît bien!

Laché par tous les miens: mon fils légitime d’abord, tête de gondole des arbitres de l’hexa-gone, vendu aux petro-gazo- dollars. Mon fils adoptif brésilien également, qui est payé aujourd’hui pour déglinguer Ponsot-l’hermine sur RMC. Et mon neveu Florian, qui a préféré 100 bolées de cidre à mes bouteilles de beaujolais au bon goût de banane. Je vais m’en bolée pour d’autres cieux mathilde, dit… Putain, j’ai un peu trop forcé sur la banane, moi !

C’est bon la banane! 30 ans que j’en fais bouffer à tous ceux qui osent me tenir tête. Pas étonnant que ce soit à mon tour de m’assoir dessus. Eh, le fc Lyon c’est quoi, désormais? C’est un club, une histoire? Ou seulement de la cristalline, le ventre mou, et mes mouchoirs? Je n’en peux plus de montrer ma mine défaite aux caméras d’amazon. C’est dommage qu’on ne puisse ni vendre les joueurs, ni acheter les victoires par correspondance. « Je fais parti du comex moi!!! »

A quoi ça servait de soutenir Noël si mon club est devenu un bouquet de chrysanthèmes, et chaque match une nouvelle journée de la Toussaint. J’ai pas la vie qui est trop facile. Je n’sais même plus si c’est ça une vie. Je suis pas prêt d’être moi triste, surtout quand je vois mon recrutement. Heureusement que j’ai engagé le golfeur pour reprendre en main le club. Il m’a demandé: « Reprendre en main le club de golf? » Ch’uis pas dans la mouise, moi, avec toutes mes bananes.

Vous, c’est banana d’Split qui vous cause des tracas. Moi, c’est le monde. Un monde de bananes géantes qui me poursuit depuis plusieurs années. Sylvio Banane. Rudi Banane. Peter Banane. Et Bruno Banane au recrutement. Et toutes celles qui peuplent mon stade: les bad bananes. Le championnat: c’est 38 bananes ! La coupe de france, banane plantain ! J’ai beau les voir sur la pelouse, ou en video, à chaque fois je glisse sur les peaux de bananes. Je vais bien finir par me péter le col du fémur…

Finalement, Textor m’a dit: « Voilà, c’est fini ! On va pas se dire aurevoir comme sur le quai d’une gare. Surtout qu’on ne sait jamais lequel des deux serait capable de pousser l’autre sous un train. »

Enfin libre. « Libérééé, délivrééé ». Je ne suis pas la reine des neiges, mais je suis Jean Michel Olaf…. Quel bonheur de plus venir au stade et m’infliger le spectacle d’un gardien qui fait du karaté, ou d’un allemand qui sait cogner sa femme mais qui a peur du ballon. Je vais voir de belles infirmières à la maison pour s’occuper de moi. Je materai leur décolleté discrètement. Une petite main aux fesses, sans faire exprès, et après avoir mixé mon repas, elles me mettraient une paille dans la bouche. « J’ai fait partie du comex, moi! » Et, sans stress ni contrariété, sans la douleur de resultats à l’agonie, je pourrai tranquillement déjeuner en paix, et enfin boire… mon jus de banane !