On le sait le métier d’entraîneur de football est un métier difficile. A l’OM peut être plus qu’ailleurs. Pour sa deuxième saison au club, André Villas-Boas en fait l’expérience depuis le début de la saison. Encensé l’an dernier, voire déifié par certains, il traverse actuellement une zone de fortes turbulences médiatiques. La statue de commandeur d’AVB commence à vaciller, sans se laisser pour le moment déboulonner.
Placé en première ligne au niveau de la communication du club, en accord avec Eyraud et Longoria dont les prises de paroles sont fantomatiques, le coach olympien affiche depuis plusieurs semaines une autre facette de sa personnalité. Lui qui était encore considéré il n’y a pas si longtemps par la presse, et par un très grand nombre de supporters, comme un homme à la personnalité charmeuse, toujours franc et direct dans son discours, laisse aujourd’hui à voir une facette beaucoup plus complexe de lui même. Finie l’image sans aspérités du gendre idéal. Terminée la bonhomie perpétuelle. Place à Villas Boas le belliqueux. Celui qui tour à tour met en cause en conférence de presse les arbitres, les médias, certains de ses collègues entraîneurs…
Alors, est ce seulement la résultante de son omniprésence médiatique et des questions qui lui sont adressées ? Un épuisement ou une usure nerveuse ? Une stratégie pour protéger son groupe ? Toujours est il que la lune de miel avec les médias paraît aujourd’hui bien loin.
Au point d’en venir quasiment aux mains avec un journaliste cette semaine. Chose rare dans le foot, même si les relations entraineurs/presse ont toujours soufflé le chaud et le froid en fonction des intérêts convergents ou divergents des uns et des autres. On le sait, les résultats sportifs d’un club, qu’ils soient positifs ou négatifs, sont parfois simplement le prétexte à des règlements de compte personnels, basés sur des questions d’égos, d’orgueil ou d’intérêts contraires.
D’un côté, AVB juge certaines critiques à son encontre injustes voire malveillantes. Il cherche alors à défendre son bilan, son projet et son image. Par la même il se pose également en défenseur du club, lequel serait indirectement visé à travers lui. Puisque personne d’autre n’occupe ce rôle à l’OM il ne reste plus que lui pour faire face aux ennemis venus de l’extérieur. Cela ravit une grande partie des supporters, lesquels ont horreur du vide et des attaques dont ils estiment l’OM régulièrement victime.
De l’autre, les médias se considèrent légitimes et dans leur rôle au nom de l’indépendance de la presse et de la liberté d’informer. Ils n’hésitent plus à tancer directement l’entraîneur olympien sur son jeu, sur ses résultats, sur sa communication ou même sur sa personnalité. Il est important de rappeler que les médias ne sont pas des supporters. Ils ne sont tenus à aucun devoir de loyauté envers l’OM, ses dirigeants, son entraîneur ou ses joueurs. Là ou cela devient plus dérangeant, voire malsain, c’est lorsque l’institution est attaquée à travers les hommes qui la représentent. Ce fut d’abord le cas pour Jacques Henri Eyraud, lequel a choisi de battre en retraite, et c’est à présent au tour de l’entraîneur portugais. Le seul qui fait encore front lorsque la tempête se déclenche.
Tout cela donne quand même le ton des relations depuis déjà un certain temps tendues entre le club et une certaine presse. Car l’incident de Rennes n’est pas un incident isolé. Il faut en effet se souvenir de l’interdiction temporaire pour un journaliste de l’Equipe d’accéder aux conférences de presse à la Commanderie l’an dernier, où, plus récemment, du règlement de compte en place publique entre JHE et un journaliste de la Provence lors de le conférence de présentation du partenariat avec Uber Eats.
Alors AVB a t il raison ou non de se positionner comme il le fait actuellement ? C’est justement le débat qui enflamme aujourd’hui les supporters de l’OM. Car même parmi ces derniers, il y en a désormais pour contester les postures du coach, sa communication, sans parler de ses choix sportifs. Chose qui était inenvisageable ou presque il y a un an de cela. Cependant, il faut observer qu’André Villas Boas est encore très largement soutenu dans ses prises de positions par les supporters du club. Dans l’esprit de beaucoup, aujourd’hui AVB c’est l’OM et l’OM c’est AVB.
Il faut se souvenir aussi qu’au cours de sa carrière Villas Boas a déjà été en conflit ouvert avec certains médias étrangers, en particulier avec la presse anglaise souvent bien moins complaisante et davantage sensationnaliste que son homologue française. Il avait fini par se faire licencier, surtout parcequ’il avait perdu le soutien des cadres de son vestiaire pour des raisons sportives. Autrement dit il en a vu d’autres et a certainement appris de ses expériences passées.
Pour le moment, André Villas-Boas peut compter sur l’appui de ses joueurs, et semble t-il sur celui de son président et de son directeur sportif puisqu’une proposition de prolongation serait dans les tuyaux.
Toutefois, sera t il possible pour lui de continuer à assumer ses fonctions au delà de son contrat actuel si il reste dans une posture d’opposition permanente avec la presse parisienne et surtout locale ? On sait qu’à Marseille cette dernière a un poids considérable, et l’altercation survenue après le match de Rennes pourrait bien marquer un point de non retour dans les relations entretenues avec AVB. Si les résultats sportifs venaient à se dégrader, celui-ci se trouverait alors assez rapidement en position de fragilité et certains pourraient vouloir en profiter pour tenter de pousser les dirigeants à actionner le siège éjectable. Un siège toujours objet de convoitises…
A moins que d’ici là chacun revienne à un peu plus de raison et décide d’enterrer la hache de guerre en se retrouvant autour d’intérêts communs. On l’a déjà vu, tout va parfois très vite dans le monde du foot, dans un sens comme dans un autre.
Très bien amené
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Merci… Vu qu’il vient de s’excuser je pense qu’on se dirige vers un rabibochage de circonstances… 😉
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Avant le prochain coup de sang
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Super édito la Mangouste !👍
La blessure de la C1 y est surement pour beaucoup aussi. Passer pour une truffe auprès de ses « collègues » du gratin, ça a du le toucher profondément…
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Merci Lancy… Oui l’orgueil est touché sans doute aussi… 😉
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Ne serait il le fusible idéal entre la direction et la presse ???
En tout cas très bel article mon Guillaume… 😍😍😍
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Merci poto… Sans doute… Mais il connaissait les conditions lorsqu’il a décidé de rester au club… 😉
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Brillant Maître Guigs
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Merci mon Brett… J’attends avec impatience ta prose… J’espère que tu ne m’en veux pas d’avoir aborder le sujet AVB….Je n’ai pas touché à l’aspect sportif… 😉
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Pas de « Journaliste » à l’Equipe ni à La Provence…Rien qu’une bande de branleurs sans morale et sans figure à la recherche du « buzz ».
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