Interview de terrain vague. Épisode 3 : Cypress kill.

Indignation, condamnation, compréhension, soutien. Les événements survenus au centre d’entraînement de l’OM cette semaine génèrent une foultitude de sentiments chez les supporters. Pour sortir de la dictature des émotions quoi de mieux que d’en revenir aux faits en recueillant le récit d’un témoin direct de la scène. Nouvelle interview piquante de notre reporter de terrain Romuald Narcisse.

Bonjour, pouvez vous décliner votre identité pour nos lecteurs ?

Je vais essayer mais je te préviens je suis encore sous le choc. Alors je m’appelle Nicolas Pin. J’habite sur la colline juste en face de la Commanderie depuis 35 ans avec toute ma famille.

Vous étiez donc présent au moment des faits. Pouvez vous nous raconter ce que vous avez vu ?

Bien sûr j’étais présent. Comme chaque samedi avant un match j’ai assisté à la mise en place tactique du coach. J’aime bien regarder les entraînements ça me détend. Au soleil, pépère. Les joueurs sont ensuite rentrés pour la sieste, sauf Dimitri qui s’est dirigé vers la cantine et Florian qui est parti plus tôt que prévu pour aller chez le coiffeur. Comme d’habitude quoi. Tout était calme.

Qu’avez vous vu ensuite ?

Rien… Enfin, vous savez ma vue n’est plus tout à fait ce qu’elle était. J’ai d’abord entendu des cris, des chants, et senti une odeur…ensuite j’ai vu la fumée…puis une foule s’approcher. Visiblement ils n’étaient pas venus jusqu’ici pour cueillir des pissenlits. J’ai dit à ma femme Patricia : « Chérie rentre les gosses, va y avoir du grabuge… ». J’ai le pif pour ces choses là et ça n’a pas manqué.

Que s’est il passé ensuite ?

Tout est allé très vite. Un des fadas a allumé un fumigène, puis l’a brandi en l’air en criant : « Eyraud vient prendre ton suppo, Eyraud on aura ta peau..!! ». Puis il l’a jeté vers la grille d’entrée, pile sur mon vieux pote Roger. Le pauvre s’est enflammé d’un coup, pfffuiiittt… Et s’en était fini de lui fatche de con.

On vous sent encore très marqué.

Bien sur. Ça sentait le cyprès grillé pendant des heures. Une véritable scène d’horreur. J’en ai encore la chair de poule. J’ai eu peur qu’ils s’en prennent ensuite à moi et à ma famille ces fadas. Roger était mon meilleur ami. On s’est connus à l’état de pommes de pins. C’était un arbre fier, droit et majestueux. Toujours respectueux des autres conifères du quartier. Repose en paix mon frère. On ne t’oubliera jamais.

Roger Cypres se dressant fièrement devant la Commanderie avant le drame.

Publié par guigslamangouste

Citoyen du monde, accroc depuis au moins 30 ans à l'OM. Ce club représente pour moi un concentré d'émotions irrationnelles. Un vecteur de rassemblement par delà toutes les origines, classes sociales ou frontières. Collectivement on va toujours plus loin que seul.

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